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Pendant que, lassé de vivre loin des siens, il se disposait à revenir et à se montrer, d’actives et persévérantes démarches aboutirent à faire entendre la vérité en haut lieu.

Enfin Patureau, gracié, — Dieu sait de quels crimes ! mais c’était le mot officiel — revint dans ses foyers, ainsi que plusieurs autres. Ses ennemis ne laissaient pas de le surveiller, de l’inquiéter, de l’accuser et de le mettre aux prises avec l’autorité, sans pouvoir trouver en lui l’étoffe d’un conspirateur. Il se disculpa, la haine s’en accrut.

Un jour qu’il travaillait sous les ordres d’un régisseur qui l’avait embauché comme bon ouvrier, le propriétaire accourut furieux et le chassa de son domaine.

— Il en avait le droit, dit Patureau à ses amis. J’ai ramassé ma faucille et j’ai serré la main des camarades qui me regardaient partir et pleuraient de colère. « On ne veut donc pas, disaient-ils, que cet homme gagne sa vie ?… » Je leur ai répondu : « Soyez tranquilles, Dieu y pourvoira. Il n’est pas du côté de ceux qui se vengent. »

Mais de quoi se vengeait-on ? Impossible de