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et ceux-là sont rares, espérons-le. M. d’Aure ne vivait que pour obliger, secourir, consoler. Il avait l’enjouement, la sérénité de la bonté vraie, sûre d’elle-même, toujours prête. Toute sa vie, il a donné tout ce qu’il avait d’argent à tout ce qu’il a rencontré de détresse, et tout ce qu’il avait de cœur et de courage à tout ce qu’il a rencontré de faible et d’abandonné. Au milieu de cette activité mise au service de quiconque la réclamait, il était l’homme de la famille et de l’intimité. Il s’est marié trois fois et trois fois il a répandu autour de lui le charme de l’existence, car son unique préoccupation était de rendre une famille heureuse. Il était essentiellement paternel, même dans sa jeunesse, et ses nombreux subordonnés se regardaient presque comme ses enfants. Il n’a jamais abandonné personne. Il n’a jamais été servi par un pauvre homme sans assurer son travail et le repos de sa vieillesse avec une sollicitude incessante. Il pardonnait même l’ingratitude avec une facilité qu’on prenait quelquefois pour de l’insouciance. Ce n’était pas de l’insouciance ; c’était un sentiment d’humanité raisonné par la logique du cœur, et qui rendait d’autant plus énergiques les arrêts