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À PLANET

L’avant-dernier des jours qui finissent l’année,
Planet nous a quittés pour un monde meilleur ;
Il a rejoint, là-haut, la troupe fortunée
De ceux que Dieu remplit d’un éternel bonheur.

Je crois à ce beau rêve où l’âme se transporte
Pour accepter le mal qui règne parmi nous ;
Mais j’y crois à demi : des cieux j’ouvre la porte,
Mais sans la refermer à tout jamais sur tous.

Je crois, ou crois sentir que Dieu, dans sa clémence,
Dans sa justice aussi, nous reprend tous en lui ;
Que, dans son sein fécond, retrempant l’existence,
Il nous ôte l’effroi d’un monde évanoui.