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première jeunesse, l’idée nette et le sentiment profond de l’équité fraternelle. Il n’a jamais varié un seul jour dans cette religion de son cœur et de son esprit ; et pourtant, la rare tolérance de son jugement, la bienveillance de son caractère et le charme conciliant de son commerce l’ont rendu cher à des hommes dont la croyance et les instincts semblaient élever une barrière infranchissable entre eux et lui. Il a été estimé et apprécié de la Fayette, des deux Cavaignac, de Royer-Collard, de Michel (de Bourges), de Delatouche, de Bethmont, des deux Garnier-Pagès, de l’archevêque de Bourges, de MM. Mater et Duvergier de Hauranne, de MM. Devillaines et de Boissy, de MM. Dufaure, Goudchaux, Duclerc et de cent autres qui, en apprenant sa mort et la douleur quelle nous cause, s’écrieront sans hésiter : « Et moi aussi, je l’ai aimé ! »

Reçu avocat après 1830, Planet habita Bourges et apprit la science des affaires avec Michel. Il fit, sous sa direction, la Revue du Cher avec M. Duplan, aujourd’hui rédacteur du Pays, puis vint s’établir à la Châtre, où il acheta une étude d’avoué qui prospéra entre ses mains et lui créa des relations étendues et variées qu’il a gardées,