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la condamnation des hommes publics appelés à leur succéder.

Magistrat de sûreté durant la Révolution, à l’époque d’une réaction antiroyaliste, il n’usa de sa dictature qu’avec indulgence et générosité. Plus tolérant que la lettre des lois, il ne voulut entendre ni punir bien des plaintes vives et bien des regrets imprudemment exprimés.

Sous l’Empire, fidèle à un profond sentiment de son indépendance et de sa dignité, nous l’avons vu blâmer avec force et franchise, en présence de ses supérieurs, l’insupportable tyrannie qui trouvait alors tant d’agents fanatiques ou cupides. Sous la Restauration, poursuivant de ses railleries spirituelles les prétentions d’une génération surannée, nous l’avons encore vu lutter tranquillement contre les tendances du pouvoir.

Quoique haï personnellement par M. de Peyronnet, quoique dénoncé maintes fois et tourmenté dans l’exercice de ses fonctions, il fut l’allié sincère du parti national et favorisa toujours l’opposition libérale de son vote. Sous la Convention comme sous l’Empire et comme sous la Restauration, il fut donc toujours le même, ferme, bon et tolérant.