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réservés au développement complet de la vie végétale.

Un des plus beaux endroits de la terre serait le golfe de la Spezzia, sur la côte du Piémont, si les grands arbres n’y manquaient absolument. Montagnes gracieuses et fières, sol luxuriant de plantes basses, mouvements de terrain pittoresques, couleur chaude et variée des terrains mêmes, crêtes neigeuses dans le ciel, horizons maritimes merveilleusement encadrés, tout y est, excepté un seul arbre imposant. La montagne et la vallée ne demandent cependant qu’à en produire ; mais, aussitôt qu’un pin vigoureux s’élance au-dessus des taillis jetés en pente jusqu’au bord des flots, la marine s’en empare, et même le jeune arbre, à peine grandi, est condamné à aller flotter sur le dos de la petite chaloupe côtière.

Si, de là, vous suivez l’Apennin jusqu’à Florence, et de Florence jusqu’à Rome, vous trouvez partout, au sein d’une nature splendide de formes, sa plus belle parure, la haute végétation, absente par suite de l’aridité des montagnes, ou supprimée par la main de l’homme, qui ne respecte que l’olivier, le plus utile, mais le