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trois beaux enfants, frêle et délicate comme une Parisienne, quel moyen pouvait-elle trouver de se consacrer à la révolution polonaise sans manquer aux devoirs de la famille ? Pouvait-elle armer et commander un régiment comme la belle Plater et tant d’autres héroïnes du vieux sang sarmatique ? Pouvait-elle, comme Claudine Potoçka, se faire cénobite et partager son dernier morceau de pain avec un soldat ? Non ; mais elle trouva un moyen tout féminin de se rendre utile et de donner plus que son pain, plus que son sang. Elle donna son temps, sa pensée et son intelligence, le travail de ses mains ; mais quel travail ! C’est à elle qu’il appartenait de réhabiliter à nos yeux les ouvrages de l’aiguille trop méprisés en ces temps-ci par quelques femmes philosophes, trop appréciés par la coquetterie égoïste de quelques autres.

Jamais, avant d’avoir vu ces merveilleux ouvrages, nous n’eussions pensé qu’une broderie pût être une œuvre d’art, une création poétique ; et pourtant, si on y songe bien, ne faudrait-il pas dans le rêve d’une vie complète faire intervenir la pensée poétique, le sentiment de l’art, ce quelque chose qui échappe à l’analyse, mais