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pendamment de son grand savoir, que. M. Ingres a eu une école homogène. Mais, si on ne se défend pus de cette impression, on risque de tomber dans les tons froids ou criards, dans les modelés insuffisants, dans les contours incrustés au mur, de la fresque primitive.

« Eh bien, et les fresques de Raphaël, et celles de Michel-Ange, les avez-vous vues ? pourquoi n’en parlez-vous pas ? »

Je vous entends d’ici. Permettez-moi de ne pas vous répondre encore. Nous sommes à la villa Pamphili, dans la région des fleurs. Oh ! ici, les fleurs se plaisent ; ici, elles jonchent littéralement le sol, aussitôt qu’un peu de culture remue cette terre excellente abandonnée de l’homme. Dans les champs, autour des bassins, sur les revers des fossés, partout où elles peuvent trouver un peu de nourriture assainie par la pioche, les fleurs sauvages s’en donnent à cœur-joie et prennent des ébats ravissants. À la villa Pamphili, une vaste prairie est diaprée d’anémones de toutes couleurs. Je ne sais quelle tradition attribue ce semis d’anémones à la Béatrix Cenci. Je ne vous oblige pas d’y croire. Dans nos pays de la Gaule, les traditions ont de la valeur.