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personnellement, et, dédaignant de te résumer, tu as tout appris et tout donné, tes collections, tes observations, tes découvertes, à quiconque a bien voulu s’en servir. Ta vie s’est écoulée dans une sorte de contemplation attentive dont je ne comprends que trop les délices, mais que j’eusse voulu, dans ce temps-là, rendre féconde chez toi par une manifestation de ta volonté. Tu es resté inébranlable, je dirais impassible, si je ne connaissais la solidité de tes muettes affections et l’enthousiasme de tes admirations secrètes. Tu avais une philosophie pratique mieux formulée en toi-même que je ne le supposais : avais-je raison, avais-je tort de la combattre ?

Assis un instant pour reprendre haleine sur une pierre du sentier de ce bout du monde fictif où s’enferma pour n’en plus sortir M. de Cérisy, je me demandais sérieusement si j’étais arrivé moi-même à une limite quelconque de mon activité, et si tu n’avais pas été beaucoup plus sage que moi en limitant la tienne dès ta jeunesse à l’exercice paisible et soutenu de ton intelligence, sans aucun souci de la faire connaître en dehors de l’intimité.