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de l’atmosphère jusqu’au retour du matin. En dépit de ces bénignes influences, la végétation est beaucoup plus avancée à Toulon : pourquoi ?

Le lendemain, il faisait un vent assez aigre à l’île Sainte-Marguerite. La passerina hirsuta tapisse le rivage du côté ouest. Elle est en fleurs blanche et jaunes. On me dit qu’elle ne croît que là dans toute la Provence. Par exemple, elle abonde au Brusc, dans les petites anses qui déchiquettent le littoral, mais toujours tournée vers l’occident. Est-ce un hasard ou une habitude ?

Je croyais trouver ici plus de plantes spéciales. Le sol que j’ai pu explorer en courant me semble très pauvre ; pas l’ombre d’un tartonraire, pas de medicayo maritima, pas d’astragale tragacantha, rien de ce qui tapisse la plage des Sablettes et de ce qui orne les beaux rochers du cap Sicier. Ma seule trouvaille consiste dans un petit ornithogale à fleur blanche unique et à feuilles linéaires canaliculées, dont une démesurément longue. Je n’en trouve nulle part la description bien exacte, à moins que ce ne soit celui que mes auteurs localisent exclusivement sur le Monte-Grosso, en Corse. J’ai cueilli celui-ci sur le rocher qui porte le fort d’Antibes. Il y gazonnait