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Mowbray, et qui me semble moins belle que les deux premières.

— Voyons, monsieur.

— On dit que le comte de Buondelmonte quitte lady Mowbray.

— Pour cela, monsieur, répondit le comte très-brusquement, je n’en sais rien, et n’ai rien à vous dire.

— Mais, moi, on me l’a assuré, reprit Olivier ; et, quelque triste que soit ce dernier dénoûment, il ne me paraît pas impossible.

— Mais que vous importe ? dit le comte.

— Vous êtes le comte de Buondelmonte, dit Olivier, vivement frappé de l’accent de son compagnon.

Et, lui saisissant le bras, il ajouta :

— Et vous ne quittez pas lady Mowbray ?

— Je suis le comte de Buondelmonte, répondit celui-ci ; le saviez-vous, monsieur ?

— Sur mon honneur, non.

— En ce cas, vous n’avez pu m’offenser. Mais parlons d’autre chose.

Ils essayèrent ; mais la conversation languit bientôt. Tous deux étaient contraints. Ils prirent d’un commun accord le parti de feindre le sommeil. Aux premiers rayons du jour, Olivier, qui avait fini par s’endormir tout de bon, s’éveilla au milieu de Florence. Le comte prit congé de lui avec une cordialité à laquelle il avait eu le temps de se préparer.

— Voici ma demeure, lui dit-il en lui montrant un des plus beaux palais de la ville, devant lequel le postillon s’était arrêté ; et, au cas où vous oublieriez le chemin, vous me permettrez d’aller vous chercher pour vous servir de guide moi-même. Puis-je savoir où vous descendrez, et à quelle heure je pourrai, sans vous déranger, aller vous offrir mes remercîments et mes services ?