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mieux que tout parce que ces gens sont vaniteux, de l’autorité sur les autres. J’ai vu cela, moi ; j’ai vu à Châteauroux comme on entourait les représentants envoyés de Paris, et Dumont entendait comme on les jugeait, ces quémandeux de pouvoir, dans la rue et sur la porte des maisons. Tout ça, voyez-vous, c’était une cour et un cortège que l’on faisait aux maîtres de la République pour en obtenir ce qu’on voulait, et, si un archevêque ou un prince fût venu à la place, c’eût été les mêmes cris et les mêmes flatteries. Vous qui avez cent fois plus d’esprit que nous, vous avez été tout de même dupe de ces intrigants d’en bas que vous receviez, non sans dégoût, à votre table, et que vous supportiez parce qu’ils vous disaient : « Je réponds de ma rue, de mon faubourg, de ma corporation. » Ils vous trompaient pour se rendre importants et nécessaires. Ils ne pouvaient répondre de rien et vous l’avez bien vu, quand, outrés de leur méchanceté et de leurs pilleries, vous avez dû les punir pour contenter la justice de votre cœur et celle du peuple indigné. Voilà votre malheur et celui de vos amis, monsieur Costejoux ; vous croyez connaître le peuple parce que vous vous jetez résolument au beau milieu de ce qu’il a de plus mauvais et de plus terrible, et vous n’en connaissez que la lie, et vous croyez que le peuple tout entier est féroce et affamé de vengeance. Alors, vous travaillez pour le contentement des pires et vous ne vous doutez pas du blâme des meilleurs. Vous jugez ceux-ci timides et mauvais patriotes parce qu’ils ne vont pas en bonnets rouges vous tutoyer et vous caresser. Moi, je dis que ces modérés si méprisés ont été meilleurs patriotes que les