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le vol à main armée. Ils espèrent ramener la monarchie en égorgeant la République, et ne se cachent guère du dessein d’égorger la France pour la forcer de leur appartenir à tout prix.

— Hélas ! monsieur Costejoux, vous ne raisonniez pas comme cela, je le sais bien, mais comment agissiez-vous ? La violence a autorisé la violence. Vous ne l’aimiez pas, vous ; mais vos amis l’aimaient et vous le savez bien, à présent que l’on connaît ce qui s’est passé à Nantes, à Lyon et ailleurs. Vrai ! vous aviez donné des pouvoirs atroces à des monstres, vous avez ouvert les yeux trop tard et vous en portez la peine. Le peuple déteste les jacobins parce qu’ils ont pesé sur tout le monde, tandis qu’il s’occupe peu des royalistes d’à présent qui ne s’attaquent qu’à vous. S’ils font les crimes que votre parti a faits, s’ils égorgent des innocents et massacrent des prisonniers, j’entends dire chez nous que c’est pour tuer la Terreur qui leur a donné l’exemple et que tous les moyens sont bons pour en finir. N’est-ce point ce que vous disiez, vous autres, et ne vous êtes-vous pas imaginé que, pour épurer la République, il fallait abattre les trois quarts de la France par l’échafaud, la guerre, l’exil, et la misère qui a fait périr encore plus de monde ? Ne vous fâchez pas contre moi ; si je me trompe, reprenez-moi ; mais je vous dis ce que j’entends dire et ce à quoi je n’ai rien trouvé à répondre.

Je vis que je lui faisais de la peine, car il ne dit rien pendant un moment, et puis, tout à coup, il reprit le ton de colère que je lui avais vu prendre à Limoges au milieu de la Terreur.

— Oui ! dit-il, c’est notre destinée d’être jugés