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conduisez-nous au pas. Je vous dirai ce qu’il faudra faire quand il sera temps.

Elle baissa les stores. Thierray alla délivrer Forget, rangea le salon, puis il partit de son côté.

Éveline supporta assez bien la voiture, et s’aida de tout son courage, qui était réel, pour ne pas inquiéter Olympe, dont la présence d’esprit, elle le sentait bien, lui était nécessaire.

À un quart de lieue de Puy-Verdon, Olympe parla a Flavien et lui fit quitter le chemin pour prendre un détour, moyennant lequel ils arrivèrent à une entrée peu fréquentée du parc, assez loin du château. Ils avaient rencontré beaucoup de gens sur les chemins à cause du dimanche et de l’heure de la messe. Mais on avait vu Flavien ramenant une voiture de la maison, et cela ne donnait pas lieu à de grands commentaires. La voiture fermée fut jugée vide. On se borna à dire :

— Ces messieurs ! ça aime à se servir de cochers à eux-mêmes.

Un esprit fort hasarda cette réflexion :

— Ça aime mieux nourrir trop de chevaux qu’assez de domestiques.

Dans le parc, nos voyageurs trouvèrent enfin la solitude. Olympe explora de l’œil les allées sinueuses qu’elle fit prendre à son guide et le dirigea vers une enceinte de rochers qui formait une grotte naturelle très-ombragée d’arbres touffus. Là, après s’être encore assurés qu’ils ne pouvaient être observés, elle aida Flavien à déposer Éveline sur le gazon.

— Restons ici, ma chère enfant, lui dit-elle ; M. de Saulges va rentrer au château avec la voiture ; il ne jettera pas trop l’alarme, mais il dira d’un air assez inquiet que, revenant avec moi de cette promenade, nous vous