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détourner pour aller à Puy-Verdon, l’avait suppliée de venir passer une heure avec elle à Nevers, en lui indiquant le jour de son passage dans cette ville. Olympe avait calculé qu’elle pourrait rendre ce devoir à l’amitié et être de retour au bout de vingt-quatre heures. Dans sa tendre sollicitude, Dutertre, ne voulant pas laisser ses filles seules, avait supplié sa femme d’emmener avec elle Benjamine pour la soigner, et il leur avait donné Amédée pour les protéger toutes deux. Il l’avait suppliée encore de prendre trois jours pour cette absence, afin de ne pas se fatiguer. Il craignait que la vue de son amie malade, mourante peut-être, ne la rendît malade elle-même, et il ne voulait pas l’exposer à courir la poste sous le coup d’une crise nerveuse.

Olympe avait trouvé son amie beaucoup mieux qu’elle n’espérait ; elle était elle-même infiniment mieux portante depuis quelques jours. Elle était impatiente de revenir : elle était revenue.

La veille, c’eût été une surprise ravissante pour Dutertre. En ce moment, il se demanda si Flavien n’était pas de retour à Mont-Revêche.

Et puis elle était seule avec Amédée. Elle ne savait pas son mari si près d’elle. Une terrible, une douloureuse curiosité condamna Dutertre à l’immobilité, au silence.

— Comment ! il est sorti et personne n’en sait rien ? disait Olympe. Il a passé la nuit dehors, puisque son lit n’est pas défait dans sa chambre ! cela m’inquiète !

— Il sera parti hier au soir pour la ferme des Rivets, répondit Amédée. Il m’a dit qu’il avait l’intention d’y passer, en notre absence, une journée entière pour tout voir. Il aime à marcher, il y aura été à pied sans rien dire à personne, afin d’y coucher et de s’y trouver tout porté ce matin. De cette manière il pourra faire sa tournée