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clartés de la braise aux plans les plus rapprochés de l’âtre. Thierray se leva, chercha à tâtons des allumettes, et, n’en trouvant pas, il s’approcha de la cheminée, résolu d’aller explorer la maison aussitôt qu’il se serait muni d’une lumière.

Il venait de se baisser vers le foyer, lorsqu’il entendit frapper à la porte du salon trois coups bien distincts, qui semblaient produits par le pommeau métallique d’une cravache ou d’une canne légère.

— C’est Flavien qui arrive, pensa-t-il.

Et, sans se donner le temps de s’arrêter à cette idée plus qu’à toute autre, il répondit instinctivement et d’une voix assurée : « Entrez ! » tout en continuant d’allumer la bougie qu’il avait prise sur la cheminée.

On ouvrit. On entra sans rien dire, et même avec une certaine précaution. Thierray, enfin muni d’une lumière que l’humidité avait rendue lente à s’enflammer, se releva en disant :

— Qui est là ?

On ne répondit pas, et Thierray, qui, en ce moment, était debout, sa bougie à la main, prêt à se retourner, tenant peut-être à honneur de ne pas trop presser ses mouvements, car il éprouvait, en dépit de lui-même, une certaine émotion, sinon de crainte, du moins d’étonnement et de méfiance ; Thierray, qui se trouvait tourné vers la glace de la cheminée et qui eut l’instinct d’y jeter les yeux, vit derrière lui, vers le milieu de l’appartement, une forme étrange, vague, mais qui semblait être, dans cette glace ternie et faiblement éclairée, le portrait de madame Hélyette détaché de la muraille.

— Oh ! oh ! se dit Thierray presque joyeux du malaise qu’il éprouvait, une hallucination ! Enfin, je saurai donc ce que c’est !