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grimpant lestement sur une échelle pour ranger et orner à sa guise les appartements de son nouveau manoir : Thierray n’avait eu que le temps de chausser une pantoufle, de se jeter dans un fauteuil et de contrefaire l’impotent. Amédée était venu aussi savoir de ses nouvelles, mais alors Thierray était préparé. Il avait la pantoufle obligée, il boitait même assez bas, il lui était impossible encore de se chausser et de sortir. Éveline sut ces détails, qui l’intéressaient plus vivement qu’elle ne l’avouait, et se tranquillisa.

Pourquoi Thierray, qui n’avait aucune espèce d’entorse, avait-il eu recours à cet expédient pour ne pas retourner à Puy-Verdon ? C’est ce que nous verrons au prochain chapitre ; mais terminons celui-ci par une question que se posait précisément Thierray, comme en cet instant notre lecteur se la pose peut-être à lui-même.

Qu’est-ce donc, au fond, que ce caractère concentré et ce personnage à peu près muet d’Olympe Marsiniani, femme Dutertre ?

Le lecteur est un peu mieux renseigné que ne l’était Thierray, et pourtant il ne saurait résoudre tous les doutes qui traversaient l’esprit de notre observateur, pénétrant par nature, préoccupé par circonstance.

Pour savoir comment cette énigme vint à obséder la rêverie de Thierray, il faut ne point interrompre le cours des choses et suivre celui de ses idées dans la solitude de Mont-Revêche.




XVI


« Qui sait ? écrivait Thierray à Flavien, quelques jours après le départ de celui-ci. — C’est une idée qui n’est pas