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— Mais je compte bien vous en charger ; je ne me permettrai pas d’écrire des billets doux.

— Oh ! pour le moment, il faut laisser mademoiselle Vallier tranquille, ne pas l’exposer à des explications désagréables, et attendre l’explosion ou l’apaisement de l’orage.

— Mais l’orage est en moi aussi, mon cher fils ! Je crains qu’elle ne se décide en faveur de mon rival.

— Il faut donc que je vous rassure et que je vous montre une lettre de mademoiselle Vallier qui la peint tout entière et que je viens de montrer à M. Nuñez pour le calmer aussi. La chère enfant n’aime sans doute ni vous ni lui ; mais…

On sonne, c’est mon oncle qui rentre ; je mets cette lettre dans ma poche. Je la finirai ce soir à l’Escabeau.


L’Escabeau, onze heures du soir.

Oh ! j’ai bien des choses à te raconter ; je t’ai quitté comme on sonnait à la porte de l’appartement de mon oncle. Pendant que je pliais ma lettre pour l’emporter, j’ai entendu deux voix et j’ai reconnu celle de Gédéon ; j’étais entré pour écrire dans le cabinet contigu au salon. Le domestique qui m’avait introduit était apparemment sorti, et apparemment la gouvernante ne me savait pas là. Mon oncle et Gédéon sont entrés au salon sans se douter de ma présence. Une porte entr’ouverte nous séparait. J’ai entendu prononcer mon nom. Je suis resté assis devant le bureau. J’étais curieux de savoir ce que Gédéon venait dire de moi à mon oncle. Il parlait très-haut comme un