Page:Sand - Malgretout.djvu/91

Cette page n’a pas encore été corrigée

— Ah ! laisse-nous donc tranquilles avec tes scrupules ! s’écria ma sœur en riant. Mon mari se moque bien, là où il est, de ce qui se passe ici ! S’il était homme à s’en inquiéter, il y resterait. Allons donc ! il a une qualité, c’est de n’être ni soupçonneux ni jaloux. Quant à inviter les vieux voisins pour sanctionner nos rapports avec des artistes, la belle idée ! Là où notre père est avec nous, nous sommes à l’abri de tout commentaire impertinent.

— Et d’ailleurs, ajouta mon père, la musique ne sanctionne pas seulement, elle sanctifie tout !

Je dus céder et mettre tous mes soins à rendre agréable la petite fête que mon père nous avait ménagée.




II


M. Nouville était bien tel que mon père nous l’avait dépeint. Sa figure douce et rêveuse, ses manières un peu gauches s’accordaient bien avec l’idée qu’on pouvait se faire d’un homme exquis sans initiative. Comme il voyageait moins qu’Abel, j’avais eu l’occasion de l’entendre à Paris, et je pus