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observations, le bon régime que je l’habituais à suivre, lui firent autant de bien qu’elle pouvait s’en laisser faire. Elle suivit mon conseil et ne retourna pas au Francbois. Je redoutais pour elle, pour ma sœur encore plus, une rivalité à propos du châtelain.

Elle partit pour Paris après m’avoir remerciée avec une effusion qui me parut sincère, en me promettant de ne voir qu’un petit nombre de personnes, celles sur l’amitié desquelles elle croyait pouvoir compter. Je ne pense pas qu’elle tint sa promesse, car, au bout de quelques jours, elle m’écrivit que tout le monde était sot, ingrat et méchant, qu’il n’y avait pas d’amis, et qu’une seule personne, Sarah Owen, l’empêchait de maudire le genre humain. La semaine suivante, j’appris qu’elle était entrée dans un couvent pour y faire une retraite de quelques mois, et qu’elle y donnait l’exemple de la plus ardente piété.

J’avais fait pour elle tout ce qui était en mon pouvoir.

J’espérais que ma sœur nous reviendrait. Elle vint, mais pour repartir bientôt. Elle se plaisait dans le bruit, et lord Hosborn lui faisait, disait-on, manifestement la cour. Sans être ni libertin ni indiscret, le jeune lord avait déjà compromis plusieurs femmes qui aspiraient à son rang et à sa richesse et qui s’étaient imprudemment jetées à sa tête. Il était trop en vue pour qu’on ignorât ses