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je reviendrai demain matin déjeuner avec vous.

— Il faut vous reposer aussi, lui dis-je tout bas, je l’exige. Je ne dormirais pas, si je vous savais condamné à veiller pour me rassurer sur les propos que l’on pourra faire.

— Je trouverai un gîte, répondit-il, ne vous inquiétez pas de moi. Je veux dormir aussi, car je ne veux pas devenir fou, et ce n’est pas si près de vous que je pourrais me calmer. Je ne veux plus vous faire pleurer, Sarah ! cela est trop douloureux pour moi. Je vous sais en sûreté ici, dormez tranquille, et à demain !




IV


Je cédai à la fatigue et ne me réveillai qu’au jour. Je vis le ciel pur, et j’entendis qu’on remuait avec précaution dans le bas de la maison. Je regardai à la fenêtre et vis Abel qui rentrait. Je m’habillai vite et j’allai le trouver. J’étais véritablement inquiète de lui et de sa blessure. Il me jura que ce n’était rien, qu’après s’être intéressé au travail de la vapeur, il avait trouvé l’hospitalité chez des gens excellents, et qu’il était très-bien reposé. Il avait