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Nouzon, un village admirablement situé sur la Meuse, à un quart d’heure de distance de Gharleville. C’est là que demeurait notre ami le pasteur Clinton, chez qui nous attendrions, l’enfant et moi, la fin du concert et le passage du train qui nous ramènerait tous à Malgrétout.

Quand nous fûmes à Nouzon, Adda, qui ne croyait pas à la sincérité de ma résolution, s’étonna de me voir descendre.

— Quelle folie ! me dit-elle. Viens donc avec nous ! tu en meurs d’envie ! La petite dormira pendant le concert, ou le domestique la promènera.

Je persistai. Si j’avais dû aller au concert, je n’aurais pas consenti à emmener Sarah, pour la faire souffrir dans l’atmosphère d’une foule, ou pour la faire promener par un domestique assez nouveau à mon service.

— Mais, me cria ma sœur, vous ne trouverez personne chez M. Clinton ! Ils sont tous mélomanes dans la famille, ils seront au concert.

— Je trouverai toujours, répondis-je, la maison pour me reposer et le jardin pour promener la petite.

La locomotive siffla, le train, un instant arrêté, reprit sa course. Mon sacrifice était consommé, je pris la petite fille dans mes bras et la portai à la maisonnette du pasteur, qui était à une courte distance de la station.

Je n’y trouvai que la vieille gouvernante, qui se