sions, et qui ne passe que six semaines à Paris tous les hivers, sous prétexte qu’il y perd son temps et qu’il s’y ennuie ! Mais je vois que tu es disposé à prendre son parti. Je passe à l’autre personnage, à moins que ton opinion ne soit faite aussi sur son compte.
— La vieille fille ? Non, je n’ai pas ouï parler d’une vieille fille durant les trois jours que j’ai passés ici ce printemps. Tu la nommes ?…
— Mademoiselle Merquem.
— Quel âge ?
— Elle se donne trente ans ; elle flotte entre trente-cinq et quarante. C’est selon les jours.
— Laide ?
— Affreuse ! longue, maigre, sèche, pédante, bizarre. Devine un peu à quoi elle passe son temps et dépense sa fortune, qui est considérable, à ce qu’on dit.
— Elle cherche le grand œuvre ?
— Ah ! tu me fais poser ! Tu la connais ?
— Je te jure que non.
— Comment as-tu deviné le secret de cette folle !
— J’ai parlé au hasard ; mais je crois que c’est toi qui me fais poser. La recherche de la pierre philosophale n’est pas une manie de notre siècle. Personne n’y croit plus, et, à moins que ta voisine ne soit véritablement aliénée…
— Elle l’est, j’en suis certaine ; mais ne va pas répéter ce que je te confie. Maman me gronderait ; elle professe une grande admiration pour la docte Merquem, et c’est à ce point… Mais tu vas me donner ta parole d’honneur de ne pas me trahir ?
— Je te la donne.
— Apprends que maman s’est mis en tête de te marier avec elle.