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— Où prenez-vous que je vais partir ? On m’a dit que vous ne l’exigiez pas.

— Ah ! si vous restez, c’est que la guérison est soudaine et radicale. Je l’aime mieux ainsi, c’est plus franc et plus sûr. Alors, c’est là ce que vous venez m’annoncer et me promettre ?

— Je ne vous annonce rien, je ne vous promets rien ! Je suis le maître de ma pensée, de ma conscience et de ma volonté ; je viens pour vous parler non de moi, mais de vous.

— J’écoute.

— Vous savez que le prétendu marquis de Rio-Negro est arrêté ?

— Oui, on me l’a dit.

— Vous n’ignorez pas qu’il manque de discrétion ?

Elle eut un étrange sourire et ne répondit pas.

— Je ne sais si vous m’autorisez à vous parler de lui, repris-je ; je pensais…

— Oui, après la confidence que j’ai chargé votre tante de vous faire, vous avez le droit de me parler de lui tant que vous voudrez. Pourquoi vous interromprais-je ? Dites toujours.

— Eh bien, cet homme parlera, et voilà ce qu’il faut, non pas empêcher, c’est impossible, mais contredire et combattre. Croyez-vous qu’il ait des preuves ?…

— Contre moi ? S’il en avait, de quoi le disculperaient-elles ?

— De rien ; cependant, la vanité de jouer un rôle, la vengeance, la jalousie peut-être…

— La jalousie contre vous ?

— La haine contre moi, qui l’ai frappé et blessé au visage.

Que voulez-vous ! s’il me perd, c’est que le