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vœu, mon seul et dernier vœu ! C’est le repos de mon âme… J’ai confiance en toi, Misie ! Toi seule ici as de la religion ! »

— Mais, en vous disant : C’est là, vous disait-elle que ce fût dans cette tapisserie qui pouvait être enlevée, renouvelée ?

— Elle ne voulait pas me dire son secret tout entier, ou elle ne savait plus, la pauvre dame ! Aussitôt qu’elle avait dit : « C’est mon dernier vœu, c’est le repos de mon âme ! » elle croyait voir l’enfer, jetait de grands cris et perdait la raison. »

Henri vit l’abbé essuyer son front baigné de sueur. C’était une sueur glacée, car il était toujours livide.

« Enfin est-elle morte calme ? reprit-il ; vous me l’avez assuré.

— Très-calme, monsieur l’abbé.

— Et sans vous reparler de l’objet caché ?

— Non ; elle paraissait l’avoir oublié.

— Et vous êtes bien sûre qu’on n’a jamais fouillé la tenture ?

— Aussi sûre qu’on peut l’être quand on n’a pas quitté la maison plus de vingt-quatre heures depuis vingt ans.

— Et vous n’avez jamais vu l’objet auparavant ?

— Jamais ! Je n’ai jamais su ce que c’était.

— Ni à qui il était destiné ?

— Non ; elle disait : « Le nom est écrit dessus. »

— On n’a jamais déplacé ni réparé la boiserie de cette pièce ?

— On a refait la peinture. J’y ai eu l’œil ; on ne s’est aperçu d’aucun secret, et j’ai tant regardé avant et depuis !… Vous avez regardé aussi, il n’y en a pas !…

— Misie ! sur tout ce que vous avez de plus sacré, vous n’avez jamais parlé de cela à personne ?