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ter la naissance et la fortune de sa fiancée, pour toute autorité à subir un vieux oncle qui ne voyait que par ses yeux. Il eût été heureux de se charger de ma mère. Il avait une maison à Montpellier, on eût pu vendre ou affermer celle de Pau. Sa demande méritait donc réflexion, ma mère l’admit, mais elle nous dit qu’il ne fallait point en faire part à Jeanne. La seule chance de réussite était que Vianne, en la voyant de temps en temps, — pas tous les jours, — vînt à lui plaire.

Il s’établit donc dans notre ville pour quelques semaines sous le prétexte assez plausible de soins à donner à un de ses amis qui y résidait, et moi, je partis pour les Pyrénées, où j’allais presque tous les ans passer quelques jours pour surveiller notre petite propriété.

Cette fois j’y restai davantage. Le vieux médecin des eaux de Saint-Sauveur, qui depuis longtemps m’avait pris en amitié, avait toujours souhaité me voir devenir son successeur. Il parlait de se retirer, et, me voyant reçu médecin, il me conseillait de faire des démarches pour obtenir son emploi, se promettant de m’aider et de couvrir de son concours pendant quelque temps ce que l’on pourrait me reprocher, la jeunesse et l’inexpérience. J’étais si bien vu dans le pays, que je n’avais pas d’opposition à craindre. Pourtant je deman-