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liquidé tout son avoir, et sans doute il va jouir en Amérique du fruit de ses escroqueries.

— N’avait-il pas avec lui une personne ?…

— Vous appelez cela une personne, sa maîtresse, la malpropre Pepa ?

— Il était seul ici avec elle ?

— La dernière fois, oui ; il avait laissé sa fille ailleurs.

— Au couvent ?

— Au couvent ? allons donc !

— J’ai ouï dire qu’elle avait été élevée ici, chez des religieuses.

— Cela est vrai, elle y a passé, je crois, deux ans. Elle y avait fait une petite folie, elle était sortie un soir avec un jeune officier ; pauvre petite, elle était si jolie, si poursuivie ! Le père, apprenant cela, est venu la chercher, disant qu’il voulait la mettre dans une autre ville. Ils sont partis pour la France, et puis ils sont revenus peu de temps après. Il l’a conduite à Madrid, où l’on dit qu’il s’est passé une autre aventure. Il a prétendu qu’elle s’était sauvée avec un Anglais ; d’autres disent qu’il l’a vendue très-cher à un Russe, et comme il en est bien capable… mais, si vous avez intérêt à retrouver votre homme, informez-vous à Madrid ; peut-être découvrirez-vous quelque indice. Per-