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Tout se trouva liquidé et recouvré assez vite, sauf les vingt mille francs du Perez, que je lui fis réclamer sans obtenir de réponse claire et précise. Il résultait de mes informations qu’il était alors à Pampelune. Je pris les conseils de notre avoué, je me munis des pièces nécessaires et je partis pour l’Espagne.

Le désir de revoir la véritable Manuela n’entrait pour rien dans ma résolution. Sous le coup du malheur qui venait de nous frapper, je l’avais à peu près oubliée. Ce ne fut qu’en voyant les tours et les clochers de Pampelune qu’un certain étouffement nerveux que j’avais bien connu me revint comme un mal chronique.

— Qu’est-ce donc ? me disais-je en me raillant moi-même, ai-je du temps et du cœur de reste pour faire ici l’écolier romanesque ?

Cet étouffement augmenta et se compliqua d’un fort battement de cœur, lorsque, après avoir arrêté ma chambre dans une auberge, je me dirigeai vers l’hôtellerie du parador-général, la plus belle de la ville, qui m’avait été désignée comme celle où descendait ordinairement don Perez de Panticosa.

Je fus surpris du sourire avec lequel le domestique auquel je m’adressai me répondit ce simple mot :

Absent.