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Je retournai dire à Manuela en peu de mots que la parole donnée était sacrée pour moi, mais que, jusqu’à notre mariage, je ne voulais plus la revoir qu’en présence de M. Brudnel.

— Tout ce que tu veux est bien, me répondit-elle ; va en paix et que Dieu te bénisse pour le bonheur que tu me donnes !

J’étais tellement brisé de tant d’émotions, que je dormis profondément. Il y avait si longtemps que je ne dormais plus ! Depuis quinze nuits, je me débattais dans des problèmes insolubles. La solution était venue, brusque, impérieuse, sans appel et comme fatale. Quelle qu’elle fût, c’était la fin de mes angoisses, je me l’imaginais du moins.

Hélas ! mes souffrances réelles, mon supplice incomparable à tout autre, allaient commencer.