— Qu’est-ce que vous en pensez ? me dit-elle.
— Je pense qu’elle n’est pas compromettante, et je n’y vois rien qui confirme les engagements pris envers vous.
— Il n’y a jamais eu d’engagements formels, et sir Richard n’écrit jamais autrement.
— Qu’appelez-vous des engagements formels ?
— Une promesse écrite. Je n’en ai jamais demandé.
— Et c’est le tort que vous avez eu, dit la Dolorès. Le vent emporte les paroles.
— Tu veux me faire douter de lui. Voyons, docteur, vous qui le connaissez si bien et qui l’aimez tant !
— Je ne peux pas avoir d’opinion, ne sachant pas si ses paroles ont été aussi explicites que vous vous en êtes flattée.
— Mon Dieu, je ne sais pas non plus, moi !… Il m’a dit qu’il ne se marierait jamais avec une autre. Oh ! cela, j’en suis bien sûre, il l’a juré.
— Il tiendra parole, mais ce n’est pas une promesse de vous épouser.
— J’en conviens. Pourtant il a consenti à me laisser porter son nom et passer pour sa femme.
— Il y a consenti parce qu’il n’a pu faire autrement, observa la Dolorès. Rappelez-vous comment la chose s’est passée. C’est moi qui ai commencé à vous appe-