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» — Je l’aimerais bien, répondit l’autre fort tranquillement, si… mais, dans l’état des choses, je me défendrais de cet amour comme de la peste !

» — Parce que…

» — Parce que je suis un honnête homme et que je sais vos intentions. Vous voulez qu’on épouse, et je comprends la loyauté de votre adoption. Or je n’épouserai jamais qu’une femme très-craintive, ou très-froide, ou très-laide. J’aurais peu le temps, encore moins le goût, de surveiller un trésor !

» Je ne fis semblant de rien ; mais cette sévère leçon me frappa vivement. M. Brudnel était si doux et si bon, que je n’avais pas senti combien je devais lui être à charge et combien peu je méritais l’amour sérieux que je m’étais quelquefois flattée de lui inspirer. Le mépris de ce médecin qui m’avait toujours traitée comme une enfant stupide, me porta à m’examiner et à vouloir sérieusement devenir une personne raisonnable. Je voyais ou croyais voir que sir Richard ne m’aimait pas du tout, puisqu’il semblait proposer à son médecin de m’épouser. Sans doute il souhaitait se débarrasser de moi. Esclave du devoir qu’il s’était tracé, il ferait son possible pour me marier honnêtement, mais jamais il ne me proposerait d’être sa maîtresse. Il fallait donc, pour rassurer sa conscience, me rendre digne d’être