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— Acceptez mon bras, lui répondis-je, et allons causer dans le salon. Vous y serez mieux ; j’ai trop fumé ici.

— Ah ! cela m’est bien égal ; mais allons où vous voudrez.

Je la conduisis dans la pièce commune qu’on appelait dans la maison le parloir. C’était une grande salle décorée de statues qui méritait bien peu cette dénomination intime du home anglais. Madame Brudnel se jeta sur un sofa. Je pris une chaise et attendis qu’elle parlât la première.

— Vous avez accompagné Richard jusqu’au bateau ? me dit-elle avec l’embarras d’une personne qui ne sait plus comment entrer en matière.

— Oui, madame, jusqu’au bateau.

— Il a trouvé une bonne cabine ?

— Très-bonne.

— Et vous n’êtes pas inquiet de le voir s’en aller comme cela tout seul ?

— Je ne vois aucun sujet d’inquiétude, John étant avec lui.

— Vous l’aimez beaucoup, n’est-ce pas ? Il est si bon !

— Excellent. Je lui suis tout dévoué.

— Il vous aime aussi, il a toute confiance en vous.