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d’elle un acte de volonté ou un sentiment d’indépendance.

— Il faudrait pourtant penser à tout : si l’ennui de votre absence lui suggérait l’idée de m’appeler chez elle ou de sortir avec moi…

— Ne sortez pas, répondit-il vivement, ne sortez jamais avec elle. Elle m’a promis d’ailleurs de ne jamais sortir sans moi ; mais allez chez elle tant qu’elle voudra. Je ne crains qu’une chose, c’est qu’elle ne veuille pas profiter de votre agréable compagnie.

— Dois-je ne pas sortir du tout ?

— Sortez comme d’habitude, mais soyez là le soir et la nuit. Hélène est parfois sujette à des accidents, à des crises nerveuses d’une certaine gravité. Il y a longtemps qu’elle n’en a point éprouvé, et j’espère qu’elle ne vous causera aucun souci. Pourtant…

— Soyez tranquille, j’y veillerai. Serez-vous longtemps absent ?

— Huit jours au plus. Ma sœur est avec sa famille ; elle ne réclame pas mes soins et nous sommes unis par les devoirs du sang beaucoup plus que par la conformité des idées. Si elle me mande auprès d’elle, c’est pour me confier quelque volonté testamentaire que je n’aurai point à discuter.

Il alla faire ses adieux à sa femme et ne voulut pas