Page:Sand - Les Sept Cordes de la lyre.djvu/303

Cette page a été validée par deux contributeurs.

L’année suivante, il fut père et s’attacha à la mère de son fils.

L’année suivante, il amena sa famille à Paris.

Un jour, il voulut voir les nouveaux chefs-d’œuvre qu’Horace Vernet venait d’envoyer à Paris. La foule se pressait dans la galerie du Luxembourg ; le portrait d’une jeune fille d’Albano attirait tous les regards ; sa robe d’un rose pâle, ses dentelles d’un blanc mat, faisaient ressortir d’une manière neuve et fraîche le ton solide de son chaud coloris et les ombres de son large front.

— Quelle finesse de peau ! disait-on ; quelle pureté de sourcils ! quelle coupe de visage ! que de pensées ensevelies sous cette rêverie pieuse, de passions cachées sous cette calme méditation ! Jamais Française n’eût inspiré l’idée de cette création suave et brûlante.

Aurélien s’approcha ; cette ravissante Italienne, c’était le portrait de Laurence… Il s’évanouit.

Aurélien est un homme de mérite ; il sera pair de France, si la pairie devient élective, ou ministre, si le ministère devient plus national.