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les sept cordes de la lyre

vue. Mon Dieu, délivrez-moi de cette vision ; mon esprit s’égare !

MÉPHISTOPHÉLÈS, s’approchant pour le saisir. Il faudra pourtant bien t’y accoutumer ; la lyre est brisée, et j’ai tout pouvoir sur toi !

LE SPECTRE D’HÉLÈNE, apparaît à Albertus avec l’Esprit de la lyre, sous la forme de deux anges. Homme vertueux, ne crains rien des artifices du démon, nous veillons sur toi ; la mort ne détruit rien, elle resserre les liens de la vie immatérielle. Nous serons toujours avec toi, ta pensée pourra nous évoquer à toute heure ; nous t’aiderons à chasser les terreurs du doute et à supporter les épreuves de la vie. (Albertus tombe à genoux.)

CHŒUR DES ESPRITS CÉLESTES. Arrête, Satan ! tu ne peux rien sur celui qui tire sa sagesse de la foi et de la charité ; sa main a brisé les six cordes de la lyre, mais sa main était pure, et le chant de la septième corde l’a sauvé. Désormais, son âme sera une lyre dont toutes les cordes résonneront à la fois, et dont le cantique montera vers Dieu sur les ailes de l’espérance et de la joie : il a aimé. Gloire à Dieu dans les cieux !

L’ESPRIT D’HÉLÈNE. Et paix sur la terre aux hommes d’un cœur pur ! (Méphistophélès s’envole en rasant la terre, les esprits célestes disparaissent dans les cieux.)


Scène IV. — ALBERTUS, WILHELM, HANZ, CARL.

HANZ. Maître, l’heure de la leçon est sonnée ; on vous attend.

WILHELM, avec inquiétude. Je croyais trouver Hélène avec vous.