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ACTE TROISIÈME


LES CORDES D’ARGENT




Scène PREMIÈRE. — Au bord de l’eau. ALBERTUS, HANZ, CARL, WILHELM, HÉLÈNE, assise sur la marge du ruisseau, un peu à l’écart.


albertus. Le soleil est couché, le frais commence à se faire sentir. Il serait temps pour Hélène de rentrer. Il est prudent de ne pas trop prolonger sa première promenade.

wilhelm. Encore quelques instants, mon cher maître. La soirée est si belle ! Le ciel est encore embrasé des feux du couchant. Hélène semble goûter un bien-être qu’à votre place je n’oserais pas troubler.

carl. Il est certain que, depuis deux mois, je ne l’ai pas vue aussi bien portante que ce soir. Son teint est calme, ses yeux doucement voilés. Elle ne répond pas encore à nos questions, mais elle les écoute et les entend. Je suis sûr qu’elle guérira, et que bientôt elle pourra nous raconter les belles visions qu’elle a eues. Hanz, tu le crois aussi, n’est-ce pas ? Tu as remarqué comme, toute la journée, elle a été moins distraite que