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sa chambre pour se raser et faire sa toilette ; et moi, restant seul avec Thérence, je l’aidai à défaire ses coffres et à déplier les habits, tandis que Charlot, tout maté, la regardait d’un air ébahi. Quand j’eus porté à Huriel les effets dont Thérence me chargeait les bras, je revins pour lui demander si elle n’allait pas aussi s’habiller, et lui offrir de promener l’enfant pendant ce temps-là.

— Quant à moi, répondit-elle en mettant ses affiquets sur son lit, j’irai si Brulette s’en tourmente ; mais, si elle peut m’oublier un peu, je vous confesse que j’aimerais mieux rester tranquille. Dans tous les cas, je serai prête en un moment, et n’ai besoin de personne pour me conduire. Je suis habituée à chercher et à préparer les logements en voyage, comme un vrai sergent en campagne, et ne suis embarrassée de rien, en quelque lieu que je me trouve.

— Vous n’aimez donc pas la danse, lui dis-je, puisque ce n’est pas la honte des nouvelles connaissances qui vous fait préférer de rester seule au logis ?

— Non, je n’aime pas la danse, répondit-elle, ni le bruit, ni la table, ni surtout le temps perdu qui laisse venir l’ennui.

— Mais on n’aime pas toujours la danse pour la danse. Vous avez donc crainte ou répugnance des propos que les garçons font avec les jeunes filles ?

— Je n’ai répugnance ni crainte, dit-elle simplement. Cela ne m’amuse pas, voilà tout. Je n’ai pas l’esprit de Brulette. Je ne sais répondre à propos, ni plaisanter, ni pousser personne à la causerie. Je suis sotte et rêvasseuse, enfin je m’imagine d’être aussi mal placée en une compagnie que le serait un loup ou un renard que l’on inviterait à danser.

— Vous n’avez pourtant mine de loup ni d’aucune bête chafouine, et vous dansez d’une aussi belle grâce que les branches des saules quand un air doux les caresse.