Page:Sand - Les Deux Freres.djvu/50

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



V


À neuf heures du soir, on vint m’appeler avec Ambroise de la part de madame, et je la trouvai au donjon avec ses deux amis et Hélène Hurst, admise aussi au conseil.

On se souvient que depuis longtemps le donjon, confié aux soins et à la garde d’Ambroise Yvoine, avait été mis en bon état de réparation. Ambroise l’avait toujours habité depuis avec Espérance, le père Michelin trouvant convenable de ne pas élever un garçon dans le même local que ses filles. M. de Salcède avait veillé à ce que ce donjon fût pour son élève une habitation saine et aussi riante que peut l’être une tour féodale. Il l’avait meublé et lambrissé très-convenablement, surtout depuis l’époque où la comtesse y était venue en secret voir son enfant malade. Dans la prévision d’une nouvelle éventualité de ce genre, il avait, outre la chambre d’Espérance, arrangé une pièce pour elle,