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III


Ces confidences de madame de Flamarande firent naître en moi une idée que je crus très-bonne. Je la voyais prête à céder aux suggestions de M. de Salcède, qui voulait adopter Gaston et ne lui jamais révéler ses droits légaux au nom et à la fortune des Flamarande. La mère hésitait pourtant encore, s’attachant à un reste d’illusion sur le pardon possible de son époux, et répugnant évidemment à l’espèce d’aveu impliqué dans l’adoption de son fils par son amant.

Ces craintes comme ces espérances me semblaient également vaines. Jamais M. de Flamarande ne reviendrait sur sa décision, et ma conviction me défendait d’y travailler. Madame de Flamarande n’avouait rien en gardant le secret de sa maternité, et tout était mieux ainsi. Roger restait à jamais le fils unique, ce qui était le but unique de mon action dans la famille.