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que mon père n’a consenti à poursuivre M. d’Aillane que parce que vous l’avez voulu.

— Je l’ai voulu, oui ! J’ai obtenu de mon mari que ce soin ne fût pas confié à un autre ; j’ai espéré que votre père, le meilleur et le plus honnête homme que je connaisse, réussirait à sauver cette malheureuse famille de la rigoureuse poursuite de la mienne. Un avocat peut toujours se montrer retenu et généreux, surtout quand il sait qu’il ne sera pas désavoué par son principal client. Et c’est moi qui suis ce client, monsieur ! Il s’agit de ma fortune et non de celle de M. d’Ionis, que rien ne menace.

— Il est vrai, madame ; mais vous êtes en puissance de mari, et le mari, comme chef de la communauté…

— Ah ! je le sais de reste ! Il a sur ma fortune plus de droits que moi-même et il en use dans mon intérêt, je veux le croire ; mais il oublie, en ceci, celui de ma conscience : et pour qui ? Il a