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M. le comte d’Ionis. Il croit que vous amènerez votre époux à une transaction, et il la rendra aussi acceptable que possible aux adversaires que vous protégez ; mais il ne se résoudra jamais à vouloir persuader à M. d’Ionis que sa cause est mauvaise en justice.

— En justice légale ! répliqua-t-elle avec un triste et doux sourire ; mais, en justice vraie, en justice morale et naturelle, votre digne père sait bien que notre droit nous conduit à exercer une cruelle spoliation.

— Ce que mon père pense à cet égard, répondis-je un peu ébranlé, il n’en doit compte qu’à sa propre conscience. Quand l’avocat peut défendre une cause où les deux justices dont vous parlez sont en sa faveur, il est bien heureux, bien dédommagé de celles où il les trouve en opposition ; mais il ne doit jamais approfondir cette distinction quand il a accepté bien volontairement son mandat, et vous savez, madame,