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cette charmante femme, pour recouvrer ma gaieté ordinaire, et je me prêtai, durant tout le repas, à retrouver peu à peu le souvenir des choses merveilleuses qui m’avaient été révélées. Je promis surtout de longs jours à la douairière, de la part des trois dames vertes.

— Et mon asthme, monsieur ? dit-elle, vous ont-elles dit que je guérirais de mon asthme ?

— Pas précisément ; mais elles ont parlé de longue vie, fortune et santé.

— Tout de bon ? Eh bien, vraiment, je n’en demande pas davantage au bon Dieu. — À présent, ma fille, dit-elle à sa bru, vous qui racontez si bien, faites donc part à ce bon jeune homme de la cause de ses rêves et dites-lui l’histoire des trois demoiselles d’Ionis.

Je fis l’étonné. Madame d’Ionis demanda la permission de me confier le manuscrit qu’elle n’avait rédigé, disait-elle, que pour se dispenser de faire trop souvent le même récit.