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gina de leur mettre trois cruches d’eau claire, dont elles ne burent point, mais dont elles répandirent une partie. Enfin, le prieur de Saint-*** conseilla de les apaiser tout à fait en leur offrant une salière remplie de sel blanc, par la raison qu’elles avaient été empoisonnées dans un pain sans sel ; et, dès que la chose fut faite, on les entendit chanter un très-beau cantique, où l’on assure qu’elles promettaient, en latin, des bénédictions et d’heureuses fortunes à la branche cadette d’Ionis, qui avait recueilli leur héritage.

» Ceci se passa, m’a-t-on dit, du temps du roi Henri le IVme, et, depuis, on n’en a plus entendu parler ; mais c’est une croyance qui a duré longtemps après, dans la maison d’Ionis, qu’en leur faisant cette offrande à minuit, on peut les attirer et savoir d’elles les choses de l’avenir. On dit même que, si trois pains, trois carafes et une salière se trouvent par l’effet du hasard sur une table, dans ledit château, on