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Cette lecture vous intéressera plus que ma conversation, et je vais vous souhaiter le bonsoir… après, cependant, vous avoir adressé une petite prière.

— De tout mon cœur, ma bonne demoiselle : que puis-je faire pour vous ?

— Ne dire à personne au monde, si ce n’est à madame Caroline, qui ne le trouvera pas mauvais, que je vous ai prévenu ; car madame la douairière me gronderait et ne se fierait plus à moi.

— Je vous le promets ; et que dois-je dire demain, si l’on m’interroge sur mes visions ?

— Ah ! voilà, monsieur… Il faut que vous ayez la bonté d’inventer quelque chose, un rêve sans suite ni sens, ce que vous voudrez, pourvu qu’il y soit question de trois demoiselles : autrement, madame la douairière sera comme une âme en peine et s’en prendra à moi, disant que je n’ai pas mis les pains, les carafes et la salière ;