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trop d’impatience la permission de la quitter.

Un valet de chambre me conduisit à mon appartement ; car c’était presque un appartement complet : trois pièces fort belles, très-vastes, et meublées en vieux Louis XV, avec beaucoup de luxe. Mon propre domestique, à qui ma bonne mère avait fait la leçon, était dans ma chambre à coucher, attendant l’honneur de me déshabiller, afin de paraître aussi instruit de son devoir que les valets de grande maison.

— C’est fort bien, mon cher Baptiste, lui dis-je quand nous fûmes seuls ensemble, mais tu peux aller dormir. Je me coucherai moi-même et me déshabillerai en personne, comme j’ai fait depuis que je suis au monde.

Baptiste me souhaita une bonne nuit et me quitta. Il n’était que dix heures. Je n’avais nulle envie de dormir si tôt, et je me disposais à aller examiner les meubles et les tableaux de mon salon, lorsque mes yeux tombèrent sur l’ambigu