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une situation aisée, mais non opulente : j’eus donc la joie et l’orgueil d’être le seul appui de ma femme. Le beau château d’Ionis était vendu, les terres dépecées. Des paysans, égarés par un patriotisme peu éclairé, avaient brisé la fontaine, croyant que c’était la baignoire d’une reine.

Un jour, on m’apporta la tête et un bras de la néréide, que j’achetai au mutilateur et que je garde précieusement. Ce que personne n’avait pu briser, c’était mon bonheur de famille ; ce qui avait traversé, ce qui traversa toujours, inaltérable et pur, les tempêtes politiques, ce fut mon amour pour la plus belle et la meilleure des femmes.


fin