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si elle doit en avoir une, elle se trouvera trop grande dame pour épouser un avocat. Pourquoi diantre madame d’Ionis ne m’a-t-elle pas confié le soin de sa liquidation ? Nous saurions à quoi nous en tenir, au lieu que ce vieux procureur de Paris n’en finira pas de six mois. Est-ce qu’on travaille à Paris ? On fait de la politique et on néglige les affaires !

Dès le lendemain, mon père et moi, nous retournions à Ionis. Notre demande fut soumise à M. d’Aillane, qui commença par m’embrasser ; après quoi, il tendit la main à mon père et lui dit avec une droiture toute chevaleresque :

Oui, et merci !

Je me jetai de nouveau dans ses bras et il ajouta :

— Attendez pourtant que ma fille y consente, car je veux qu’elle soit heureuse. Quant à moi, je vous la donne sans savoir si elle sera assez riche pour vous ; parce que, si elle l’est, je suis