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terdisait formellement, ne se fiant pas à la prudence d’un fiancé si épris.

Il disait, d’ailleurs, avoir des affaires à Angers, bien qu’il ne sût dire lesquelles, et il ne paraissait pas s’en occuper beaucoup, car il passait tout son temps avec moi.

Il me raconta ses amours avec madame d’Ionis. Ils avaient été destinés l’un à l’autre et s’étaient aimés dès l’enfance. Caroline avait été sacrifiée à l’ambition et mise au couvent pour rompre leur intimité. Ils s’étaient revus en secret avant et depuis le mariage avec M. d’Ionis. Le jeune capitaine ne se croyait pas forcé de m’en faire mystère, les relations ayant été constamment pures.

— S’il en eût été autrement, disait-il, vous ne me verriez pas confiant et bavard comme me voilà avec vous.

Son expansion, que je me défendais d’abord de partager, finit par me gagner. Il était de ces