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rialité, comme j’avais fait lorsqu’elle s’était produite dans ma chambre.

Si j’y songeai, ce dont je ne saurais me rendre compte, la crainte de la faire évanouir par une curiosité audacieuse me retint probablement.

Comment n’aurais-je pas été maîtrisé par le désir d’en rassasier mes yeux ? C’était la néréide sublime, mais avec des yeux vivants, des yeux clairs, d’une douceur fascinatrice, et des bras nus, aux contours de chair transparente et aux mouvements moelleux comme ceux de l’enfance. Cette fille du ciel semblait avoir quinze ans tout au plus. Elle exprimait la forte chasteté de l’adolescence par l’ensemble de sa forme, tandis que son visage s’éclairait des séductions de la femme arrivée au développement de l’âme.

Sa parure étrange était exactement celle de la néréide : une robe ou tunique flottante, faite de je ne sais quel tissu merveilleux dont les