Page:Sand - Les Dames vertes, 1879.djvu/109

Cette page a été validée par deux contributeurs.

tention méchante et fallacieuse, on leur a vu faire de grandes punitions, et ceux qui ne s’y porteront que par malice et vaine curiosité peuvent s’attendre à des choses épouvantables, qu’ils seront bien marris d’avoir cherchées. »

Sans s’expliquer sur ces choses épouvantables, le manuscrit donnait la formule de l’évocation et tous les rites à observer, avec un si grand sérieux et une si naïve bonne foi, que je m’y laissai aller. L’apparition prenait dans mon imagination des couleurs merveilleuses qui me séduisaient et me faisaient réellement désirer, plutôt que craindre, d’être gagné par la persuasion. Je ne me sentais nullement attristé et glacé par l’idée de voir marcher et d’entendre parler des morts. Tout au contraire, je m’exaltais dans des rêves élyséens, et je voyais une Béatrix se lever dans les rayons de mon empyrée.

— Et pourquoi n’aurais-je pas ces rêves, m’écriai-je intérieurement, puisque j’ai eu le pro-